Reçu de Maggie suite à un échange. Un très grand merci à elle !!

 

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Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari, qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire et citadine, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance, rempli de livres. Au cimetière, elle croise souvent le mec de la tombe d'à côté, dont l'apparence l'agace autant que le tape-à-l'œil de la stèle qu'il fleurit assidûment.

Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s'en sort comme il peut, avec son bon sens paysan et une sacrée dose d'autodérision. Chaque fois qu'il la rencontre, il est exaspéré par sa voisine de cimetière, son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie.

Un jour pourtant, un sourire éclate simultanément sur leurs lèvres et ils en restent tous deux éblouis... C'est le début d'une passion dévorante.

C'est avec un romantisme ébouriffant et un humour décapant que ce roman d'amour tendre et débridé pose la très sérieuse question du choc des cultures.

 

Née en 1944, Katarina Mazetti est journaliste à la radio suédoise. Auteur de livres pour la jeunesse et de romans pour adultes, elle a rencontré un succès phénoménal avec Le Mec de la tombe d'à côté, traduit en de nombreuses langues. Son œuvre est publiée en France par les éditions Gaia.

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Une claque en plein coeur. Une découverte sensationnelle. Autant de groupes nominaux pour décrire ce coup de cœur.

 

Mais pourquoi fût-ce un coup de cœur ?

La première raison, et pas des moindres, le style de l’auteure est très rafraîchissant. Elle allie humour et amour à la perfection. L’écriture est vive et dynamique. Les phrases tonnent et sonnent. Le style est franc et fluide. Tout est fait pour que l’on soit happé dans cette histoire. J’ai adoré la poéticité des mots, des situations. La plume de Mme Mazetti est à dévorer sans modération ! Aussi, les chapitres courts nous entraînent dans un rythme soutenu (sans être trop rapide pour permettre de s’immerger totalement dans l’œuvre). Bref, une écriture pleine de charme et d’humour cinglant.

 

D’autre part, on n’assiste pas à cette rencontre en spectateur passif. En effet, nous « sommes » les héros. Tour à tour, chapitre après chapitre, les deux personnages principaux (Désirée et Benny) expriment leur ressenti. On voit donc se dérouler les différentes scènes à travers leurs deux regards sans pour autant que cela devienne lourd et répétitif. L’opposition des mondes (celui de l’homme et celui de la femme) est tout à fait intéressante. Chacun à son propre point de vue sur un sujet donné et on se rend compte au fil de l’histoire que ces deux-là sont aussi différents que le rouge et le vert et pourtant indissociables l'un de l'autre.

 

Un des points forts de cette œuvre est le fait que, jamais, les situations et personnages ne sont « clichés ». En effet, point de prévisible situation à l’eau de rose. Rien que la vérité toute crue. Une vérité parfois même très dure. Mais c’est cela qui fait le charme de ce roman. On assiste à la réalité d’un couple. Pas banal ce couple, c’est sûr. Mais ce couple existe, quelque part en Suède, j’en suis persuadée.

 

Les personnages sont quant à eux très attachants.

D’un côté Désirée, la petite sainte-nitouche dévergondée (et oui c’est possible !). C’est une bibliothécaire à la vie bien rangée qui a vécu la mort de son mari comme un instant quelconque dans sa vie. Elle n’arrive en effet pas à pleurer ce mari qu’elle a chéri... Mais elle écrit. Elle écrit ce qu’elle ressent en quelques poèmes. (Poèmes que l’on retrouve en début de chacun des chapitres où Désirée s’exprime.)

Et de l’autre, le bourru de service : Benny. Un agriculteur qui n’a que trois doigts à la main gauche, un peu homme des cavernes sur les bords. Cependant, il sait se rendre attachant et beau.

 

Je finirais en parlant de la fin. Elle est vraiment surprenante. Et magique aussi. Elle nous laisse imaginer toutes sortes de suites, plus rocambolesques les unes que les autres ! Cela m’a beaucoup étonnée ! 

 

Bref, un fantastique mélange d’amour et de haine. C’est ainsi que je qualifierais ce roman. L’amour vache n’est pas de mise. Tout est beau, même les disputes. Et c’est beau car REEL, très actuel. 

 


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Coup de cœur !


 

p.8 « On pourrait dire que je me sentirais beaucoup mieux si j’arrivais à me sentir moins bien, si j’étais capable de tordre les mouchoirs à la pelle ici sur mon banc, sans poser tout le temps ce regard en coin sur moi-même pour vérifier si mes larmes sont vraies. »

 

p.23 « "Amour" est le besoin de variation génétique de notre espèce, sinon il suffirait qu’il y ait des femelles qui se multiplient par parthénogenèse. »

 

p.52 « Horloges biologiques. Je me les imagine comme d’énormes réveils, avec un petit marteau qui frappe frénétiquement sur deux cloches rondes jusqu’à ce qu’on se réveille toute paniquée avec une folle envie de se reproduire, ou au moins de procréer. »

 

p.237 « Je me rappelle aussi avoir eu l’impression qu’il y avait vraiment beaucoup de minutes dans une seule heure et que chacune d’elles passait très lentement. »

 

p.243 «  Réparer des bulles de savon éclatées

et faire sourire des poupées de chiffon

ça peut prendre du temps »  

 


Ce qu'en pense la toile : Joanna

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