Je souhaitais vous parler d'un auteur que j'ai découvert récemment, suite à une discussion avec une professeur de lettres de lycée.

 

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Biographie sommaire

Aldous Huxley, écrivain britannique, est né le 26 juillet 1894 dans une famille de scientifiques. Il fait ses études dans la prestigieuse université d’Oxford. Sa carrière littéraire débute par quelques poésies et nouvelles, puis à 22 ans, il se lance dans les romans (et les essais) ; le plus notable étant Le meilleur des Mondes, paru en 1932, où il décrit une contre utopie. Il meurt le 22 novembre 1963 à Los Angeles.

 

 

L’utopie dans la science fiction

(Le mot « utopie » signifie en grec « le non-lieu », c’est-à-dire le lieu qui n’existe pas, un monde impossible à créer.)

 

La recherche de l’utopie (et par extension, l’avertissement face à la contre utopie) est vieille comme le monde. Souvent abordée par les Humanistes du XVIè siècle, cette idée de monde parfait se retrouve dans bon nombre de romans de Science-Fiction.

 

Souvenez-vous donc de vos cours d’Histoire : au XVIè siècle, l’anglais Thomas More publie Utopia. Il y décrit un monde où les inégalités sociales ne seraient plus, où le régime politique en vigueur serait parfait... Bref, une utopie politique et sociale bercée par les idées des Humanistes.

 

Plus récemment : en 1949, Georges Orwell publie 1984 et fonde ainsi le mythe de « Big brother », "l’apparition" espionne ultra-puissant et manipulateur. Directement inspiré d’Orwell, Huxley publie en 1932 Le meilleur des Mondes. Ray Bradbury publie en 1953 Fahrenheit 451 dans lequel il dénonce l’influence des médias et les dangers liés à l’évolution de la technologie entraînant l’abêtissement de la population. Aussi, on ne peut oublier René Barjavel qui nous montre dans La nuit des temps (1968) un monde datant de plus de 900 000 ans où les Hommes vivent en parfaite harmonie (du moins en apparence...).

 

      

Le meilleur des Mondes

 

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Ce roman d’anticipation exposant une contre utopie dès plus sordide fut publié en 1932 alors que Huxley n’avait que vingt-cinq ans. Il ne l’écrivit d’ailleurs qu’en quatre mois !

 

Dans sa préface, Huxley nous expose son point de vue sur la traduction en premier lieu et, en second lieu, il nous parle du fait de la culture que partagent l’auteur et le lecteur. Au sujet des traductions d’œuvres, il nous livre un avis très personnel qui affirme que la traduction ne vaut pas l’originale. (Et pour cause !) Il décide donc de se traduire lui-même pour ne perdre aucune « harmonique » dans sa plume (selon ses propres dires).

Sur la question des connaissances que partagent auteur et lecteur, il nous rappelle, chose très importante, qu’une œuvre ne peut être bien comprise que par un lecteur connaissant les circonstances dans lesquelles l’auteur à écrit son livre : c’est-à-dire les conditions politiques et sociales, ce qui l’a inspiré, etc. Il dit ainsi, je cite : « Sans les connaissances nécessaires, le lecteur se trouvera inapte à comprendre le sujet du livre (c’est le cas ordinaire chez les enfants). »

 

Le premier chapitre est une digne entrée en matière. On y découvre un laboratoire de « reproduction ». En effet, la reproduction est faite à la chaîne dans divers tubes et bocaux. Ceux-ci contiennent des œufs humains fécondés qui traversent toutes une série d’épreuves (batterie de tests, mise en conditionnement, etc).

C’est un monde déshumanisé et parfaitement vomitif qui nous est décrit ici. Un début in medias res qui, dégoûte certes, mais aussi met l’eau à la bouche.

 

Présentation de l'éditeur

Défi, réquisitoire, utopie, ce livre mondialement célèbre, chef-d'œuvre de la littérature d'anticipation, a fait d'Aldous Huxley l'un des témoins les plus lucides de notre temps. Aujourd'hui, devait écrire l'auteur près de vingt ans après la parution de son livre, il semble pratiquement possible que cette horreur s'abatte sur nous dans le délai d'un siècle. Du moins, si nous nous abstenons d'ici là de nous faire sauter en miettes... Nous n'avons le choix qu'entre deux solutions : ou bien un certain nombre de totalitarismes nationaux, militarisés, ayant comme racine la terreur de la bombe atomique, et comme conséquence la destruction de la civilisation (ou, si la guerre est limitée, la perpétuation du militarisme) ; ou bien un seul totalitarisme supranational, suscité par le chaos social résultant du progrès technologique

 

Quatrième de couverture

Les expérimentations sur l'embryon, l'usage généralisé de la drogue. Ces questions d'actualité ont été résolues dans l'Etat mondiale totalitaire, imaginé par Aldous Huxley en 1932. Défi, réquisitoire, anti-utopie, ce chef-d’œuvre de la littérature d'anticipation a fait de son auteur un des témoins les plus lucides de notre temps

 

(Pocket – 284 pages)

 

EDIT : merci à Héloïse de m'avoir fait remarquer quelques erreurs dans mon article. C'est à présent corrigé. Merci.

 

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